Affiche de l'exposition

Affiche de l'exposition
"Identités zodiacales"

Lampes zodiacales

Chaque lampe-sculpture est accompagnée
d'un texte et d'un horoscope signés Marc Dray

Marc Dray et Sabine Audigou

Marc Dray et Sabine Audigou

Manifeste de l'exposition

Qu’est la fameuse French touch devenue ? Quelque peu noyée semble-t-il… Pourtant, elle tomberait à pic, n’est-ce pas ? Débat 3D : Dangereux ? Dépassé ? Dérisoire ?
Les Gaulois ont pris de belles couleurs depuis quelques générations déjà. Il faut d’urgence faire l’arc-en-ciel, et sans bavures.
Sans protocole ni étiquette, je suis parti explorer le zodiaque. J’en ai rapporté douze vers luisants, pour une poésie appliquée. Identités zodiacales : je trace une piste. Puissent ces signes apaiser les tensions…

mercredi 7 avril 2010



"Le Bélier du territoire"

La tête en muscle, le corps en ondes vibrantes,
Le Bélier ne part en guerre que pour avoir la paix et de surcroît la sienne.
Bien qu’il ait tort, il délaisse les chemins de traverse et ignore les déviantes.
Son courage est un casque sans visière, un volet sans persiennes.

Quand l’impulsif sommeille, le gynécée ouvre les parenthèses
Pour qu’au bouc du compte, le guerrier demeure invincible.
Et que lorsqu’au moment de l’ultime synthèse
Le feu qui réchauffe et le feu qui éclaire révèlent l’indicible.



"Le Taureau de la reine"


Quand il fait allégeance, le Taureau dépose les armes :
Ses cornes, sa queue et ses oreilles aux pieds de la régnante.
La corrida a lieu dans des alcôves parme,
La puissance légitime et l’obsession têtue sont les monnaies courantes.

Le Taureau sent les choses…
Il peut mordre la poussière mais toujours se relève.
Rebelle au tréfonds des naseaux, sensuelle doit être l’échine et rouge la rose
Car au cœur des Espagnes, le piquant et le pourpre sacralisent les rêves.




« Les Gémeaux de la parade »


Ils se sont réveillés côte à côte
Etonnés d’être cernés par tant d’étoiles
Comme autant de leurres que de trésors à leur porte…
A leurs yeux, le rideau de fumée se fait voile.

Leur éternelle jeunesse prend des bains
Dans des sources sereines où nulle goutte n’est fade.
Ils jouent des partitions à quatre mains
Et se préparent pour la grande parade.




« Le Cancer des sables blancs »


Le Cancer vit dans une forêt de charmes.
Sous-marine, où les écorces sont des carapaces.
Le Cancer se cache parfois sous des rochers intuitifs de larmes
Pour pincer ses angoisses et ses peurs fugaces.

“To crab or not to crab ?”, il apostrophe l’interrogation.
A plat, immobile sous la Lune, il se fait leurre dans l’instant.
Le Cancer s’enfonce dans le sable chaud et blanc et y dessine sa partition,
Car c’est un musicien hors pair, un virtuose gagnant.





« Le Lion du club »


A l’ombre dans la savane, le Lion joue aux cartes.
Le jeu est sur mesure : rien que des rois.
Les lionnes tirent des brelans de trèfles qu’elles tiennent entre leurs pattes.
A l’horizon passent les proies…

Le Lion flamboyant impose ses règles.
Les as n’existent pas au club et les jokers se taisent, craintifs.
Il est vain de tricher sous l’acacia jadis fréquenté par les aigles.
Les pokers insupportent le monarque même s’ils sont furtifs.





« La Vierge à deux faces »


La Vierge est forte en calcul,
Mais son algèbre est compliqué.
Les équations semblent figées comme des atomes en particules.
La Vierge y gagne en équité.

La Vierge prend son temps, masque son jeu.
Elle est partante pour le drible et le double.
Patience et réflexion se lisent dans ses yeux.
Ses retenues, rebelles, caressent et même affûtent le trouble.




« La Balance des palais »

Des palais s’édifient et d’autres se délabrent.
Témoins de leurs conflits et de leurs histoires,
La Balance équilibre les palabres
Des hommes qui parfois ne savent plus percevoir.

La Balance harmonise jusqu’à l’air
Les sentiments quémandent ses arbitrages
Mais en commerce comme en diplomatie, il faut savoir se taire.

Ainsi s’inscrit-elle aux frontons.
Ainsi trône-t-elle dans les prétoires.
Ainsi s’invite-t-elle aux étals.
Ainsi prêche-t-elle le partage.



« Le Scorpion en question »


Le Scorpion passe le jour sous une pierre nommée question
Et la nuit en quête de la réponse.
Le dard pointé vers tout ce qui remue, il trace des points de suspension,
Invente une grammaire magnétique qui se décline dans les ronces.

Le Scorpion possède ce qui n’est pas à lui ;
Les tourments sont piqûres et noircissent les pages.
Mais la gomme de l’arbre fait de nouveau s’ouvrir les huis.
Se découvrent alors tous les prémices de ces si beaux visages.



« Le Sagittaire d’Orient »


Ses galops d’idéal soulèvent la poussière en perles.
La cible est à l’Orient en terre d’aventure.
Les haltes sont lascives, étendues sur la tiède margelle
Et les zéniths polissent l’armure.

Le Sagittaire transporte des trésors qui traversent les frontières
Sans qu’il n’y ait de visa obligé.
Le Sagittaire sait prendre et sait donner. A la vie, al amor.
Un étranger ne l’est jamais vraiment : l’espoir pourtant est une prière.



« Le Capricorne de la vallée »


Les cimes transpercent les nuages
Qui plombent les mauvaises ambitions dans la vallée.
Le Capricorne connaît la voie et l’atlas page par page,
Il gravira seul en stratège passionné.

L’obstacle sera vaincu
Avec Olympe et sans doute d’autres dieux.
Et l’arc-en-ciel après qu’il ait tant plu
Conquerra les mémoires, reposera les yeux.




« Le Verseau de la cascade d’aval »


Vague après vague, la carafe comble les vides
De tous ceux dont il veut étancher les soifs.
Le Verseau imagine des formes ovoïdes
Sur le vaisseau ovale, une étoile protège comme une coiffe.

Le Verseau s’échappe de prisons dans lesquelles il n’est pas enfermé.
Il rêve souvent d’un ubuesque tribunal
Que sa revendication de liberté totale aurait trop agacé
Se fait sourd à la sentence dont l’inutile se perd dans la cascade d’aval.




« Les Poissons des profondeurs »


A fréquenter les anémones,
Les Poissons comprennent le sens des danses,
Les sacrifices et les cérémonies des anges et des démones.
Ils adaptent leur gestuelle aux creux, aux failles des anses.

Le clair-obscur trouble la certitude
Mais ce n’est que de l’eau qui ruisselle
Sur le temps qui s’écaille et patine l’attitude.
La profondeur, saint abysse, est intense et belle.